Pour de multiples raisons qui peuvent être génétiques, culturelles ou sociales, les hommes et les femmes ne fonctionnent pas de la même manière, surtout en amour. L’homme a un fonctionnement réactionnel relativement binaire avec un principe du gagnant et du perdant.
Ontogénétiquement, il s’agit d’une réaction pulsionnelle à l’augmentation ou à la présence d’un taux de testostérone 20 fois plus élevé, valorisant l’action, le combat et la compétition. Chez l’homme, qui fonctionne malheureusement parfois uniquement selon le mode « on/off », il y a bien souvent une dichotomie entre le langage et les sentiments. D’où les difficultés afin d’échanger, parler et se sensibiliser aux émotions féminines. Il est intéressant de noter que la plupart des hommes se débrouillent toujours pour ne parler que de sujets neutres, d’un point de vue émotionnel et affectif, n’impliquant pas leur relation2. Bien que l’homme ait eu un fonctionnement relativement similaire tout au long des siècles, il est intéressant de se pencher sur le phénomène nouveau de notre génération d’une véritable peur, angoisse, de l’homme de s’engager et d’exprimer ses sentiments. Comme le précise Gilles d’Ambra : « les hommes n’osent plus draguer et se cherchent de plus en plus au lieu de chercher les femmes. Existe-t-il peut-être une certaine mise sous pression, alors que les femmes attendent éperdument qu’on leur fasse la cour ? Un des phénomènes confortant peut-être ce genre d’attitude est énoncé par le fait que les magasines, la télévision, l’Internet et la publicité en général valorisent des femmes extérieurement et superficiellement belles et correspondant à un archétype qu’il est parfois difficile de retrouver dans la réalité.
Les hommes ont pris le goût et la tendance de calquer leurs désirs et leur idéal sur ce genre de femmes qui n’existent bien évidemment pas . Au fond, les femmes seraient ou trop ou pas assez, comme dans les magasines, ce qui complique les relations humaines. Les femmes, elles, ont toujours eu l’habitude de se parer et d’être coquettes, afin d’attirer le regard des hommes. Pourtant, compte tenu de leur quête d’indépendance qui n’échappe plus à personne, et de leur volonté à désirer un droit au plaisir, de plus en plus d’hommes attendent qu’elles fassent le premier pas au sens propre et figuré. – On reproche bien souvent à l’homme d’avoir une peur phobique de s’engager dans une relation, donc de ne pas savoir aimer. Est-ce vrai ? Si oui, pourquoi ? La psychanalyse nous enseigne que la phobie se développe bien souvent lorsque des angoisses refoulées font soudainement surface. Elles proviennent de vieux conflits émotionnels non résolus, réprimés, ayant pris racine souvent dans l’enfance. Force est de constater, que bien des hommes manifestent une véritable peur panique à l’idée de s’engager dans une relation et pas seulement amoureuse. Il semblerait que les hommes aient de la difficulté à se fixer même s’ils trouvent l’être tant convoitée. Il s’agit d’ailleurs d’une plainte récurrente chez les femmes. Séverine par exemple, qui vient accompagner son ami qui consulte pour un problème d’érection d’apparition récente, me confie que la panne érectile est concomitante à la demande qu’elle aurait faite de désir d’enfant et de stabilisation du couple par le mariage.
Ce cas n’est pas unique et il semble bien que les hommes aient une vraie phobie de l’engagement, surtout lorsqu’il y a « risque » de stabilisation . Plusieurs explications sont possibles : désir de garder une porte de sortie, mais aussi peur de ne pas être à la hauteur lors d’une relation à long terme, peur de ne pas découvrir ou au contraire de découvrir des choses déplaisantes chez l’autre… Pourtant, les hommes affichent presque invariablement le même schéma : recherche assidue du bonheur, de la partenaire idéale, puis brusquement, désengagement, perte de confiance, retrait puis fuite. Le moment de cette fuite correspondra ou dépendra de ce que l’homme considère comme un point de non-retour dans son processus d’engagement personnel. Ainsi, Paul, 44 ans célibataire endurci, me raconte qu’il a une extrême facilité à courtiser les plus jolies filles avec qui il passe des moments fort agréables et avec lesquelles il entretient des relations sexuelles très satisfaisantes, jusqu’au moment où sa partenaire lui demande inévitablement de s’engager de manière plus assidue. C’est alors que ses phobies se manifestent : angoisse de la foule, troubles du sommeil, troubles érectiles et perte de la libido. Au moment où il m’a consulté pour une panne sexuelle brusque lors d’un rapport, malgré la prise de Viagra , il m’a lui-même avoué qu’il pressentait qu’il aurait des difficultés érectiles car quelques heures auparavant, lors du dîner, sa compagne se plaignait du manque d’attention et du caractère volage et dissolu de sa vie de couple. Comme si elle mettait le doigt sur ce qui angoissait le plus ce célibataire qui ne cherchait au fond qu’à vivre l’instant présent sans autre arrière pensée.
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